Les 6 étapes du Travail avec les Parts Intérieures

Les 6 étapes du Travail avec les Parts Intérieures

Thérapie IFS en ligne

On me demande souvent : Qu’est-ce que le travail avec les Parts Intérieures ?

C’est la pratique du dialogue avec nos parts intérieures, en suivant un processus d’accueil, d’écoute, de déchargement des fardeaux émotionnels, de réintégration des qualités et des ressources de chacune de ces parts au service de notre système intérieur.

C’est aussi et surtout la restauration de notre Self, notre centre, comme le leader bienveillant de notre système intérieur.

On peut illustrer le processus du travail avec les parts intérieures en 6 étapes clés :

1. Se mettre à l’écoute de ce qui est vivant en soi
2. Construire une relation de confiance avec les parts protectrices
3. Restaurer le rôle du Self au sein du système intérieur
4. Apaiser les parts protectrices
5. Rencontrer les parts exilées et leur permettre de décharger leurs fardeaux émotionnels pour retrouver leurs qualités
6. Revoir les parts protectrices et leur permettre de décharger leurs fardeaux émotionnels pour mettre leurs ressources au service de la vie en soi.

Selon l’intensité de vos protecteurs qui peuvent avoir de nombreuses résistances, ce processus peut prendre du temps. C’est le temps de la guérison.
Cependant, l’intensité des stratégies des parts protectrices s’apaise dès que vous vous mettez à leur écoute.

Elaboré par Richard Schwartz dans les années 90, le modèle IFS est une approche validée « evidence based » depuis 2015, c’est à dire dont l’efficacité est démontrée sur la base de la recherche scientifique.

Selon ce modèle, notre monde intérieur est composé de multiples parts, qui sont comme des sous-personnalités:

les parts exilées correspondent à notre enfant intérieur blessé, qui porte la souffrance psychique et traumatique de notre vécu.

les parts protectrices empêchent cette souffrance d’être vécue à nouveau. Elles nous permettent de fonctionner au quotidien et de rester en lien avec les autres.

1- Chacune de nos émotions, réactions, pensées, images qui nous viennent à l’esprit ou symptômes qui se manifestent dans notre corps est l’expression d’une part de nous. Ainsi, on va d’abord apprendre à percevoir les signes provenant d’une part qui cherche à être entendue. On va se mettre à l’écoute de ce qui se passe à l’intérieur de soi.

2- Le travail avec les Parts Intérieures apprend à construire une relation de confiance avec nos Parts Protectrices. On apprend comment dialoguer avec ces parts, pour accueillir leurs émotions et leur histoire sans les juger, avec tendresse, curiosité, et bienveillance.

3- Le fait d’observer et d’accueillir nos parts intérieures permet tout naturellement de restaurer notre Self, c’est à dire notre Moi-Essentiel, notre conscience supérieure : ce que nous sommes vraiment. Le Self est l’espace de guérison de nos Parts Intérieures.

4- Comme une personne submergée par une émotion forte s’apaise lorsqu’elle ne se sent plus seule, qu’elle se sent reliée à quelqu’une qui est là pour elle, une part protectrice s’apaise quand elle se sent écoutée et comprise. Ses stratégies deviennent alors moins intenses.

5- Ensuite, ces parts protectrices peuvent nous laisser accéder aux parts exilées dont elles protègent notre système intérieur. Nous pouvons alors écouter ces parts blessées pour être le parent idéal qu’elles auraient dû avoir à leur côté, leur permettre de se décharger de leur fardeaux émotionnels, de retrouver leurs qualités pour les mettre au service de la vie en soi, et de réintégrer notre système intérieur.

6- Les parts protectrices n’ont alors plus besoin d’exercer leurs stratégies souvent limitantes. Nous pouvons alors les accopagner pour qu’elles changent de rôle. Elles peuvent elles aussi se décharger de leurs fardeaux et retrouver des ressources qu’elles mettront au service de notre épanouissement.

Tout ce processus permet de renforcer le leadership du self, notre Moi-Essentiel. Le travail avec les Parts Intérieures permet d’apprendre à accueillir le vivant en soi avec ouverture et bienveillance : nos conflits intérieurs, nos réactions face aux autres et à la vie. C’est à la fois un modèle, une méthode et un art de vivre.

 

Qu’est-ce que l’IFS – Internal Family System

Qu’est-ce que l’IFS – Internal Family System

En français, on dirait Système de Famille Intérieure.

L’IFS est une approche thérapeutique

Elle a été mise au point  par Richard Schwartz dans les années 1990, aux États Unis. Thérapeute en systémie familiale, il a observé dans ses entretiens avec ses patients que nous avions tous en nous une famille intérieure composée de sous-personnalités. Il parle de parts, qui jouent chacune un rôle dans notre système. Elles ont chacune leur utilité dans notre existence.

Cela n’a rien de pathologique (il ne s’agit pas d’alters), c’est tout simplement l’organisation de la psyché humaine, façonnée par notre expérience de vie.

Ces parts se mettent en place tout au long de notre vie, et particulièrement dans l’enfance et l’adolescence, au gré des interactions avec notre environnement. Ainsi, elles ont chacune leur propre vécu, sentiments, croyances et motivations.

Comment se mettent en place les parts

Durant notre enfance et notamment dans la toute petite enfance, nous avons tous vécu des situations où nos besoins n’ont pas été entendus ou respectés. Des situations où nous nous sommes sentis blessés ou agressés : parce que nous avons été ignoré, ridiculisé, isolé, frappé, maltraité, insulté, ou encore manipulé, mal-aimé, parentalisé… parmi de nombreuses négligences et violences affectives et physiques possibles et malheureusement assez courantes.

Ces situations peuvent avoir été vécues une seule fois, ou être présentes de façon constante. Dans tous les cas, elles créent une blessure émotionnelle. Elles engendrent une souffrance psychique que notre système interne ne peut supporter. Nous n’avons pas pu exprimer notre souffrance, nous n’en avions ni la conscience ni les mots. Nous n’avons pas pu décharger l’énergie contenue dans cette souffrance.

Cette blessure intense est alors mise à l’écart, pour que notre système puisse retrouver un équilibre et continuer à fonctionner. C’est alors tout un système de protection qui se met en place pour tenter d’éviter de ressentir à nouveau la souffrance, et pour rester en lien avec les personnes dont nous avons besoin pour survivre.

En IFS, on distingue ainsi les parts protectrices (managers et pompiers), et les parts blessées (les exilés). Notre façon d’être au monde est définie par cet ensemble de parts. Celles-ci sont l’interface entre notre Self et notre manifestation dans la matière. Elles reflètent notre histoire et nos expériences. Elles conditionnent nos pensées, nos émotions et nos comportements.

Les stratégies des protecteurs, qui partent d’une intention positive, deviennent souvent limitantes avec le temps, et vont parfois jusqu’à nous couper de nous-mêmes.

Ces stratégies, ce sont à la fois ce qui nous caractérise (autoritaire, perfectionniste, sensible, timide, extraverti, etc.), et ce qui est excessif en nous (blocages, évitements, soumission, sur-adaptation, addictions, crises de colère, etc.).

La démarche de l’IFS

La démarche de la thérapie IFS est d’aller à la rencontre de ces différents aspects de soi, de découvrir leur rôle, leur histoire, de dialoguer, de réconcilier, et enfin de libérer les charges émotionnelles.

Cet apaisement restaure petit à petit ce qu’on appelle le Self, ou Moi-essentiel : ce qui est vraiment soi.

Lorsque notre présence, appelée « le Self »  émerge dans notre système, nous avons la capacité de prendre du recul, d’entendre, d’accueillir,  et de guérir ces différentes parties de nous-mêmes. Le Self peut alors redevenir le leader intérieur du système, avec lequel nos parts viennent collaborer pour notre bien-être et notre épanouissement.

Une pratique psycho-corporelle complète

Richard Schwartz a mis au point un protocole très efficace pour dialoguer avec notre système intérieur. Il permet une véritable reconnexion à soi même et ouvre à d’autres dimensions.

La pratique IFS intègre les dernières avancées scientifiques des neurosciences. Elle permet de mettre en jeu les capacités de neuroplasticité du cerveau et de libérer des mémoires traumatiques.

Elle se lie naturellement aux principes de la théorie polyvagale (TPV) et à la régulation du système nerveux. Elle se complète avec l’approche somatique pour la guérison des traumas, en particuliers des traumas complexes provenant de troubles de l’attachement.

Un art de vivre

L’IFS offre une certaine vision de la psyché humaine et de son fonctionnement où chacun peut se reconnaître. Cette nouvelle compréhension de la relation à soi et au monde est libératrice en soi, elle nous rend notre responsabilité et notre autonomie, elle nous rend notre puissance personnelle. Tout comme la CNV (Communication Non-Violente), avec laquelle elle se marie d’ailleurs avec beaucoup de cohérence, elle devient un art de vivre qui nous permet d’être plus proche de qui nous sommes vraiment et d’entretenir des relations plus saines et nourrissantes.

La pratique de l’IFS nous aide à mieux nous comprendre, à découvrir qui nous sommes et comment cette information peut être utilisée pour nous aider à grandir et à vivre une vie plus positive.

Elle nous aide également à mieux comprendre les autres et leurs particularités. Lorsque nous nous comprenons mieux et que nous comprenons mieux les personnes qui nous entourent, nous pouvons être plus efficaces pour ouvrir le dialogue, discuter des problèmes et même être vulnérables les uns envers les autres.

 

Ainsi, l’IFS est à la fois un outil thérapeutique puissant pour guérir nos traumas et blessures d’attachement, pour apaiser notre système intérieur et relâcher nos stratégies limitantes;

une pratique d’auto-thérapie où l’on peut apprendre à prendre soin de soi et à être plus proche de ce qu’on désire vraiment être;

et une nouvelle vision de l’humain, une vision « informée trauma », qui permet une plus grande bienveillance les uns envers les autres.

C’est tout simplement la possibilité d’une nouvelle culture.

Émotions : comment les distinguer des réactions émotionnelles parasites

Émotions : comment les distinguer des réactions émotionnelles parasites

Savez-vous distinguer les vraies émotions des réactions émotionnelles parasites ? Chez vous et chez les autres ? Savez-vous que 90 % de ce qui réagit en nous au quotidien sont des réactions émotionnelles parasites, qui viennent de notre passé ?

Voici des explications claires et essentielles dans la relation à soi et aux autres, délivrées par Isabelle Filliozat (extrait d’une conférence en lien avec son livre « Que se passe t-il en moi? »).

A quoi servent les émotions ?

« D’abord, qu’est-ce qu’une émotion ? Parfois, notre cœur bat plus vite, ça se serre dans notre estomac, on a les larmes qui montent aux yeux, on devient tout rouge, et on se dit que ce sont nos émotions. Or, ce sont certes des réactions émotionnelles, mais pas forcément des émotions.

Émotion veut dire aller vers l’extérieur, c’est le mouvement. Une émotion est ce qui vient de l’intérieur et qui s’exprime vers l’extérieur. C’est en réalité la façon dont mon corps va s’adapter à mon environnement. C’est la réaction physiologique de l’organisme à une sollicitation extérieure spécifique.

Un danger : j’éprouve de la peur. La peur va me permettre de me protéger, de me sauver. Elle va me permettre de me donner l’énergie dont j’ai besoin avec mon cœur qui va accélérer, mes poils qui se dressent, mon estomac qui se ferme, la salive qui se coupe pour ne pas que les sucs digestifs attaquent les parois de l’estomac fermé, beaucoup de transpiration car la peur mobilise mon énergie afin que je puisse faire face au danger. Mon cerveau va fonctionner plus vite pour trouver la réaction appropriée pour me sauver. Je vais pouvoir réussir à faire des choses que je ne pourrais pas faire si je n’avais pas peur.

Ainsi, chaque émotion a une fonction protectrice, anticipatrice, une fonction de relation aussi. L’amour me permet de me sentir profondément relié à l’autre. La joie va provoquer une synthèse de protéines dans mon cerveau pour m’aider à apprendre. La joie est l’émotion que la nature nous a donné pour savoir quelle est la bonne direction dans la vie.

On a absolument besoin de nos émotions. En revanche, nous n’avons pas besoin de 90 % de nos réactions émotionnelles parce que ce sont des réactions parasites.

On se demande souvent comment gérer nos émotions. Alors qu’en réalité, on n’a pas tellement à les gérer. On a juste à les
laisser couler à l’intérieur de nous. Parce qu’une émotion est une réaction appropriée à la situation, qui va nous aider à la gérer.

Une saine colère par exemple, est une colère centrée, où je ne suis pas hors de moi. Elle est facile à maîtriser. Dans la saine colère, je m’affirme, je suis moi, je défends la justice et je cherche à restaurer l’équilibre entre deux personnes. Cette colère vise à rétablir l’harmonie, en disant ce qui me manque pour retrouver cet
équilibre.

Gérer ses émotions, c’est donc écouter ses véritables émotions et leur laisser l’espace pour les exprimer.

Mais 95 % de notre quotidien, ce sont des réactions émotionnelles parasites, c’est-à-dire des choses qui nous viennent de notre histoire.

Une injustice, et on se met à pleurer. On nous crie dessus, et on a peur. On est intimidé par une déclaration d’amour. On ressent des choses inappropriées qui ne nous aident pas. Ce sont des réactions disproportionnées ou inappropriées. Cela vient de notre histoire.

On a appris à dissimuler certaines émotions au profit d’autres, plus acceptées dans notre famille. Ou à renverser nos émotions : on met de la colère à la place de la peur, ou de la peur à la place de la colère, par exemple. Il y a aussi toutes les émotions qui n’ont pas pu être exprimées dans notre passé, qui sont à l’intérieur de nous, en besoin de s’exprimer. Il suffit alors d’une minuscule pichenette dans la vie d’aujourd’hui pour que ce soit la réaction d’hier qui sorte.

Une émotion est une réaction en 3 phases : charge – tension – décharge. Lorsque je décharge, je me libère, c’est mon système parasympathique qui me permet de revenir au calme. Charge : ça monte à l’intérieur. Tension : je gère la situation.
Décharge : retour au calme.

Des réactions qui abîment nos relations

Mais enfant, nous n’avons pas pu décharger. Nous avons chargé, tension, puis gloups, pas le droit de décharger, je garde tout, je serre ici (gorge, plexus, estomac), et voilà. Et puis 20 ans, 30 ans, 40 ans plus tard, il se passe quelque chose (qui rappelle inconsciemment la situation passée) et hop, je décharge ! Mais je ne peux pas revenir vraiment complètement au calme car je ne décharge pas sur la bonne situation.

C’est la raison pour laquelle très souvent, ce que nous appelons nos émotions sont des réactions émotionnelles qui ne sont pas bien acceptées dans le quotidien. Elles abîment nos relations avec les autres, elles nous empêchent d’être profondément en lien les uns avec les autres. Parce qu’en réalité ce ne sont pas de véritables émotions mais des réactions liées à notre propre histoire.

De la même façon, comment accueillir les émotions des autres, qui sont des réactions émotionnelles ? Nous avons besoin d’apprendre à détecter cela, à savoir si l’émotion de l’autre est une vraie émotion.

Quand mon patron me hurle dessus, il y a de grandes chances que ce soit une réaction émotionnelle parasite. Et dans ce cas, je n’ai pas à écouter vraiment son émotion, comme si elle m’était dirigée. Je sais, je décode rapidement qu’elle est dirigée contre un de ses parents, quelque chose qui s’est passé dans son histoire. Cela ne me concerne pas. Je peux alors regarder la personne avec respect, tendresse, et ça glisse sur moi. Je ne me sens pas mobilisé, heurté par sa réaction.

Le fait de pouvoir distinguer les réactions émotionnelles parasites des vraies émotions est essentiel et libère vraiment beaucoup.

Nos émotions nous donnent notre vraie puissance

Nos émotions nous donnent notre vraie puissance. Quand nous laissons les réactions émotionnelles parasites prendre le dessus, nous perdons notre puissance.

Une vraie émotion est naturelle, réactive à l’environnement, qui va servir mon propos, servir mes besoins et la situation.

Une réaction émotionnelle parasite va altérer mes relations aux autres et me faire du mal à moi-même.

Quand je suis dans une émotion vraie, adaptée à l’environnement, même une saine colère ou de la honte, alors l’autre pourra se mettre en lien avec moi. Dans le cas d’une réaction émotionnelle inappropriée, une colère à la place d’une peur par exemple, nous serons vécus comme vulnérables. »

Isabelle Filliozat est psychologue-psychothérapeute, conférencière, et propose une formation en lien avec cet article : La grammaire des émotions : découvrir ce que cachent nos réactions quotidiennes.

Découvrez un outil simple et ludique à utiliser au quotidien, notamment avec les enfants, pour exprimer et accueillir les émotions (et ne pas – gloups – les garder en soi) : lire l’article.