En français, on dirait Système de Famille Intérieure.

L’IFS est une approche thérapeutique

Elle a été mise au point  par Richard Schwartz dans les années 1990, aux États Unis. Thérapeute en systémie familiale, il a observé dans ses entretiens avec ses patients que nous avions tous en nous une famille intérieure composée de sous-personnalités. Il parle de parts, qui jouent chacune un rôle dans notre système. Elles ont chacune leur utilité dans notre existence.

Cela n’a rien de pathologique (il ne s’agit pas d’alters), c’est tout simplement l’organisation de la psyché humaine, façonnée par notre expérience de vie.

Ces parts se mettent en place tout au long de notre vie, et particulièrement dans l’enfance et l’adolescence, au gré des interactions avec notre environnement. Ainsi, elles ont chacune leur propre vécu, sentiments, croyances et motivations.

Comment se mettent en place les parts

Durant notre enfance et notamment dans la toute petite enfance, nous avons tous vécu des situations où nos besoins n’ont pas été entendus ou respectés. Des situations où nous nous sommes sentis blessés ou agressés : parce que nous avons été ignoré, ridiculisé, isolé, frappé, maltraité, insulté, ou encore manipulé, mal-aimé, parentalisé… parmi de nombreuses négligences et violences affectives et physiques possibles et malheureusement assez courantes.

Ces situations peuvent avoir été vécues une seule fois, ou être présentes de façon constante. Dans tous les cas, elles créent une blessure émotionnelle. Elles engendrent une souffrance psychique que notre système interne ne peut supporter. Nous n’avons pas pu exprimer notre souffrance, nous n’en avions ni la conscience ni les mots. Nous n’avons pas pu décharger l’énergie contenue dans cette souffrance.

Cette blessure intense est alors mise à l’écart, pour que notre système puisse retrouver un équilibre et continuer à fonctionner. C’est alors tout un système de protection qui se met en place pour tenter d’éviter de ressentir à nouveau la souffrance, et pour rester en lien avec les personnes dont nous avons besoin pour survivre.

En IFS, on distingue ainsi les parts protectrices (managers et pompiers), et les parts blessées (les exilés). Notre façon d’être au monde est définie par cet ensemble de parts. Celles-ci sont l’interface entre notre Self et notre manifestation dans la matière. Elles reflètent notre histoire et nos expériences. Elles conditionnent nos pensées, nos émotions et nos comportements.

Les stratégies des protecteurs, qui partent d’une intention positive, deviennent souvent limitantes avec le temps, et vont parfois jusqu’à nous couper de nous-mêmes.

Ces stratégies, ce sont à la fois ce qui nous caractérise (autoritaire, perfectionniste, sensible, timide, extraverti, etc.), et ce qui est excessif en nous (blocages, évitements, soumission, sur-adaptation, addictions, crises de colère, etc.).

La démarche de l’IFS

La démarche de la thérapie IFS est d’aller à la rencontre de ces différents aspects de soi, de découvrir leur rôle, leur histoire, de dialoguer, de réconcilier, et enfin de libérer les charges émotionnelles.

Cet apaisement restaure petit à petit ce qu’on appelle le Self, ou Moi-essentiel : ce qui est vraiment soi.

Lorsque notre présence, appelée « le Self »  émerge dans notre système, nous avons la capacité de prendre du recul, d’entendre, d’accueillir,  et de guérir ces différentes parties de nous-mêmes. Le Self peut alors redevenir le leader intérieur du système, avec lequel nos parts viennent collaborer pour notre bien-être et notre épanouissement.

Une pratique psycho-corporelle complète

Richard Schwartz a mis au point un protocole très efficace pour dialoguer avec notre système intérieur. Il permet une véritable reconnexion à soi même et ouvre à d’autres dimensions.

La pratique IFS intègre les dernières avancées scientifiques des neurosciences. Elle permet de mettre en jeu les capacités de neuroplasticité du cerveau et de libérer des mémoires traumatiques.

Elle se lie naturellement aux principes de la théorie polyvagale (TPV) et à la régulation du système nerveux. Elle se complète avec l’approche somatique pour la guérison des traumas, en particuliers des traumas complexes provenant de troubles de l’attachement.

Un art de vivre

L’IFS offre une certaine vision de la psyché humaine et de son fonctionnement où chacun peut se reconnaître. Cette nouvelle compréhension de la relation à soi et au monde est libératrice en soi, elle nous rend notre responsabilité et notre autonomie, elle nous rend notre puissance personnelle. Tout comme la CNV (Communication Non-Violente), avec laquelle elle se marie d’ailleurs avec beaucoup de cohérence, elle devient un art de vivre qui nous permet d’être plus proche de qui nous sommes vraiment et d’entretenir des relations plus saines et nourrissantes.

La pratique de l’IFS nous aide à mieux nous comprendre, à découvrir qui nous sommes et comment cette information peut être utilisée pour nous aider à grandir et à vivre une vie plus positive.

Elle nous aide également à mieux comprendre les autres et leurs particularités. Lorsque nous nous comprenons mieux et que nous comprenons mieux les personnes qui nous entourent, nous pouvons être plus efficaces pour ouvrir le dialogue, discuter des problèmes et même être vulnérables les uns envers les autres.

 

Ainsi, l’IFS est à la fois un outil thérapeutique puissant pour guérir nos traumas et blessures d’attachement, pour apaiser notre système intérieur et relâcher nos stratégies limitantes;

une pratique d’auto-thérapie où l’on peut apprendre à prendre soin de soi et à être plus proche de ce qu’on désire vraiment être;

et une nouvelle vision de l’humain, une vision « informée trauma », qui permet une plus grande bienveillance les uns envers les autres.

C’est tout simplement la possibilité d’une nouvelle culture.